A la veille du Centenaire de la naissance de Federico Fellini (2020), l’exposition Fellini Genius of humanity – a tribute to the Human Rights propose de revisiter l’une des œuvres les plus importantes de l’histoire du cinéma et plus largement de l’art du XXesiècle à travers trois thèmes particuliers.
1. Le monde est un cirque : la liberté créatrice de l’artiste transgresse toute forme d’autorité et tout moyen d’expression conventionnels. Fellini impose au cinéma une modernité nouvelle et essentielle à son époque et en même temps une fantaisie sans limite. Le thème du cirque traverse ses films comme un espace de création où l’impossible est au programme. De La Strada(1954) à Otto e mezzo(1963), Fellini quitte le néo-réalisme et son esthétique pour exprimer un univers personnel. La référence au cirque demeure jusqu’à son dernier opus (La voce della luna, 1990) et déploie ainsi dans l’ensemble de l’œuvre une vaste satire du monde contemporain.
2. Le cinéma revisite l’histoire : avec une force poétique souveraine et toujours originale, Fellini revisite le temps, de l’antiquité jusqu’à l’époque contemporaine dans des vastes visions, libres et pertinentes, où se mêle l’histoire et la mémoire personnelle, de la Première guerre mondiale (E la Nave va, 1983), de l’Italie d’avant-guerre (Amarcord, 1973), de l’antiquité romaine (Satyricon, 1969, Roma, 1972), du XVIIIesiècle (Casanova). Comme Picasso, Fellini est un artiste visionnaire qui interroge notre mémoire du passé, entre oubli et nostalgie.
3. Au cœur du processus créatif, une expérience interactive. Le public aura l’opportunité, grâce à un choix de documents originaux issus de la Collection de la Fondation Fellini (15'000 documents), de suivre étape par étape le processus créatif du Maestro depuis les premières phases d’écriture (dessins, scénario, castings) jusqu’à la réalisation du film. Fellini se révèle depuis ses premiers films comme un grand peintre de la condition humaine et magnifie le destin de personnages communs ou rejetés par la société (La Strada, 1954, Le notti di Cabiria, 1957, Il bidone, 1955). Cette capacité de transfigurer l’humanité avec une bienveillance qui n’exclue pas la satire rapproche Fellini de Chaplin dont il disait, après son décès : c’est une sorte d’Adam dont nous descendons tous.
4. Une première mondiale : The Fellini Digital Wall. Grâce au partenariat de la Fondation Fellini et de la NTU (Nanyang Technological University) de Singapour, la NTU présentera en première mondiale sur un écran-plat dédié une archive digitale interactive développée à partir de la Collection de la Fondation Fellini et présentée lors de l’exposition Fellini The Circus of lightà la NTU (2015).