En mémoire d’un visionnaire

 

Le Conseil de la Fondation Fellini tient à exprimer toute sa sympathie à l’égard de la famille de Monsieur Léonard Gianadda. A la tristesse se joint un sentiment de vive reconnaissance pour tout ce que nous devons à celui qui a porté, mieux que personne, le titre de mécène, et qui n’avait rien à envier au premier du nom, l’ami de Virgile et de l’empereur Auguste. Ce que Léonard Gianadda a offert au monde, aux amis de l’art et à tout contemplateur de la beauté, ce sont des moments d’éternité que peuvent livrer les grandes œuvres de la peinture, ces portes de toile ouvertes sur l’infini, les sculptures transfigurant la matière, ou la musique sans laquelle la vie n’aurait pas grand sens.

 

Pour celles et ceux qui ont défini leur engagement dans la défense de la culture, à une époque dominée par les rapports de force, l’héritage de Léonard Gianadda est indéniablement celui du courage. Le courage de croire en l’humanité, et spécialement dans le rôle de l’artiste, notre repère en ces temps difficiles. Pour dire tout ce qu’il devait aux maîtres de l’Antiquité, ses prédécesseurs, le philosophe du XIIe siècle Bernard de Chartres a exprimé cette image : « nous sommes des nains, juchés sur des épaules de géants. » Nous pouvons faire nôtre cette intuition, car aujourd’hui c’est bien un géant, dans tous les sens du terme, qui nous a quittés.

 

A celui qui nous a fait l’honneur, il y a plus de vingt ans déjà, d’avoir été présent à l’inauguration de la Fondation Fellini, notre institution prolonge son hommage par cette image de l’affiche polonaise de E la Nave va, car elle représente un navigateur, la main en visière, ce que fut dans le fond le grand mécène d’Octodure.

 

 

La Fondation Fellini

Sion, le 3 décembre 2023

Affiche polonaise du film E la Nave Va, Coll. Fondation Fellini pour le cinéma
Affiche polonaise du film E la Nave Va, Coll. Fondation Fellini pour le cinéma